Nouvelle
Participation à l'instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones
À l’Instance permanente
des Nations Unies sur les questions autochtones
Pour la troisième année
consécutive, le Wapikoni participait à l’instance permanente des Nations Unies
sur les questions autochtones. Représenté par Darrell McBride, participant
originaire de la communauté de Timiskaming First Nation et Christian
Morissette, Chef de la distribution et du développement des marchés,
l’intention était de parler de l’approche du Wapikoni en termes de lutte contre
le suicide et l’automutilation chez les jeunes dans les communautés.
En raison du grand nombre de
demandes d’allocutions, Darrell McBride n’a pu prendre la parole, cependant, l’allocution
suivante a été déposée et inscrite auprès de l’Instance :
Allocution auprès de la présidente de la
14e session de l’Instance
permanente des Nations Unies sur les questions autochtones
Darrell McBride, Wapikoni mobile
Bonjour et salutations à tous les
peuples, sous le soleil, qui se sont réunis ici pour engager le dialogue, pour
aider nos peuples originaires de la planète Terre. Je tiens également à rendre
hommage au peuple Lenape sur le territoire duquel nous nous réunissons
aujourd'hui.
Mon nom est Darrell McBride et je
viens de la communauté Anishnabe de Timiskaming First Nation au Québec, au Canada.
Je suis ici pour représenter le Wapikoni mobile, un organisme dont les studios
mobiles de formation audiovisuelle vont à la rencontre des Premières Nations depuis
10 ans. Les formations ont été données dans 26 communautés au Canada et 17 en
Amérique du Sud.
Le Wapikoni combat l'isolement et
le suicide chez les jeunes des Premières Nations, tout en développant des
compétences artistiques, techniques, sociales et professionnelles à travers le
cinéma; un puissant outil permettant à la voix des jeunes des Premières Nations
d'être entendue, d'abord dans leurs communautés, puis dans le monde entier,
touchant de nombreux auditoires.
Les activités du Wapikoni se
concentrent fortement sur les facteurs de préventions du suicide. Nos ateliers
dans les communautés durent un mois et fournissent du temps de loisirs durant
lequel les jeunes développent leur sens de l'identité culturelle, et ainsi
l'estime de soi. Nos activités donnent également accès à un réseau de pairs et
de ressources auprès des services sociaux qui offrent une attention et un
soutien à ces jeunes, quand ils en ont besoin.
Ma communauté compte 750 membres
vivant sur réserve. Elle a beau être petite, elle est très forte et elle a su
préserver sa culture tout en s’assimilant complètement au mode de vie moderne.
Notre population, les jeunes comme les aînés, fait face aux défis de la vie en
région isolée et le Wapikoni nous donnent les moyens d'exprimer de manière
artistique nos points de vue et de les transmettre sur la scène mondiale. J'ai mis
sur pied un projet s’inspirant du modèle du Wapikoni dans le but d’offrir un
studio multimédia complet à tous les membres de ma communauté qui souhaiteraient
s’exprimer à travers le cinéma, le théâtre, la musique, la photographie ou
l'art. Investir du temps par le biais d’une démarche artistique auprès de
quelqu’un permet de créer un lien, et une fois ce lien établi, une personne en
crise peut être identifiée et soutenue. Je suis formé pour intervenir en
situation de crise et de traumatisme, de suicide et de premiers secours. Je peux
offrir une assistance aux personnes ayant besoin de services professionnels de
soutien.
En 2014, le Wapikoni mobile a
reçu le Prix de l'innovation interculturelle de l'Alliance des Civilisations
des Nations Unies (UNAOC) et du Groupe BMW. Ce prix place notre organisation parmi
les dix organismes les plus innovateurs au monde. Nous avons une collection de
plus de 750 courts métrages réalisés par de jeunes autochtones. Parmi ces
films, beaucoup font partie d'un programme spécifique mettant l'accent sur la
question du suicide et présenté dans le cadre d'ateliers de prévention que nous
sommes prêts à partager avec tous les représentants autochtones présents
aujourd'hui ainsi qu'avec des organisations qui font du bien-être de la jeunesse
autochtone leur priorité.
Je crois sincèrement qu’en
faisant de l’accès à la technologie une priorité, les peuples autochtones du
monde auront une chance de participer et de partager leur point de vue avec
toutes les nations sous le soleil. L'avenir, c’est maintenant et nos jeunes
sont l'avenir.